Pour des enfants désirés et assumés

En ce jour de la femme, il m’était nécessaire de réitérer mon opposition à cette mainmise sur le corps des femmes.8.3.2012

L’initiative pour ne plus payer le remboursement de l’avortement vient d’aboutir et celle Pour les familles de l’UDC aussi. Je suis contre la première et pour la deuxième. D’aucun y verront une contradiction majeure, moi pas. Je suis pour la famille désirée et assumée.

Dans la plupart des pays du monde, la femme n’est bonne qu’à faire des enfants et rester à la maison. En Occident, et en Suisse tout particulièrement, nous avons, en tant que femme, la chance d’avoir reçu une éducation, d’avoir accès aux soins, à l’information et au monde du travail. Cela ne signifie pas pour autant qu’il appartient dès lors à la société de tout assumer. Cela signifie tout simplement que nous avons le choix, un choix qui, il est vrai aujourd’hui, est aussi une question de moyens. Mais les moyens que l’on n’a pas soi-même, est-ce vraiment à la société de les assumer ? La crèche, l’instruction publique, les activités parascolaires, etc. que l’on ait ou pas d’enfant, nous les payons tous et pour la majeure partie avec nos impôts.

Alors le premier choix, c’est au moins d’avoir des enfants désirés et le deuxième choix, c’est de s’assumer en tant que parent et de s’en occuper le plus possible soi-même.

Laisser venir au monde un enfant non désiré pour l’abandonner à d’autres ensuite, je préfère donner à la mère la possibilité financière d’avorter.

Déposer à l’aube le marmot à la crèche, trimer toute la journée, le reprendre 12 heures plus tard, l’affourager de malbouffe avant de l’installer  (et de s’installer soi-même) devant la TV ou de le laisser livré à lui-même. Tout cela pour recommencer, crevée, le même cycle, le jour d’après, n’est ni raisonnable, ni souhaitable pour l’équilibre de la famille comme pour celui de la société. Je préfère donner à la mère (ou au père d’ailleurs) la possibilité financière de rester à la maison.

Faire des enfants pour que d’autres les éduquent, je ne suis pas pour et je m’assume.

Il y a un an et demi déjà, j’écrivais un blog à propos de i. A cette époque, c’était le cri du coeur d’une femme pour que l’initiative avorte ! L’initiative a abouti et mes propos gardent tous leur sens, hélas…12.7.2011

A propos de l’initiative contre le remboursement des avortements par les caisses maladie. (blog du 31 janvier 2010)

Alors que notre planète croule déjà sous le poids démographique insoutenable que lui impose l’être humain, augmenter le nombre de naissances, de surcroît non désirées, va à l’encontre du bon sens et est indigne d’une société égalitaire et de notre espèce sensée être dotée de raison.

Il faut au contraire décupler les efforts pour l’éducation des femmes (des hommes aussi…), pour un planning familial responsable, pour que  la naissance d’un enfant demeure un choix. Et que ce choix devienne un choix réfléchi au regard de l’empreinte que celui-ci marquera sur notre environnement.

On a beau être au courant des moyens de contraception, les utiliser, personne n’est à l’abri d’un oubli, voire même d’un désir secret d’enfant dans le feu de la passion qui nous rend, un temps, déraisonnable. S’ensuit l’inévitable désarroi émotionnel auquel toute femme, de par sa condition, est seule à faire face. J’ai, comme tant d’autres femmes, fait le choix difficile mais réfléchi de l’avortement. Un choix dont on ne parle pas, même ici, en Occident, de peur d’être fustigée.

Grossesse, voile, niqab ou burqa, n’ont pas fini d’asservir les femmes. Femmes qui ne sont pas loin de rejoindre le rang des criminels. Dans trop de pays, l’homme n’a pas à apprendre à maîtriser ses pulsions, par respect pour lui, la femme doit cacher son visage, sa féminité, sa maternité criminogènes.

Merci à la Suisse de nous laisser ce droit sur notre matrice, sur notre destin, sur notre vie et d’avoir la décence de ne pas nous soumettre à nouveau à la question.

Lire aussi l’interview de Béatrice dans le Matin du 31 janvier 2010, dont est extrait le texte ci-dessous. Une femme que je remercie pour son courage et dont les propos, j’espère, mèneront beaucoup de lecteurs à réfléchir avant de signer l’initiative :

« J’avais beau être assez au courant  des moyens de contraception, c’est arrivé quand même. Ca a été très dur à chaque fois, je n’oublierai jamais. J’étais toute seule, les pères ne m’ont jamais accompagnée à l’hôpital, je n’ai rien dit à mes amis. J’avais peur qu’ils me jugent ». Que pense-t-elle de l’initiative qui vise à radier les coûts de l’interruption de grosses de l’assurance de base ? « Lorsque je suis tombée enceinte de ma première fille, à 17 ans, j’étais mal informée, même si j’étais assurée: je croyais que je devrais payer 2000 francs de ma poche pour me faire avorter. J’ai cherché l’argent, le temps a passé et il était trop tard pour interrompre la grossesse. Ma fille est née, je n’ai pas pu travailler, et j’ai touché l’assistance sociale. La plupart de celles qui veulent se faire avorter sont des jeunes femmes seules sans situation, comme je l’étais à l’époque. Vous croyez vraiment que l’on va faire des économies en supprimant le remboursement des IVG par les caisses ? »

 

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