Tous en parlent, tous rappellent à quel point la nature participe à notre bien être, à notre qualité de vie, à l’attrait de notre région et donc à notre économie. Mais tous sont aussi prêts à la sacrifier, à la bétonner au nom de la croissance, des impératifs économiques ou démographiques. Tout cela bien sûr en se réclamant du développement durable, mais en pensant croissance durable, qui elle, par définition, ne peut l’être.
De la sauvegarde des vergers à la réhabilitation des hérissons, cela fait plus de 30 ans que je m’engage professionnellement ou bénévolement pour la nature.
Sauver quelques arbres ou quelques piquants peut paraître bien dérisoire et pourtant… il s’agit là justement de la substance même de nous-mêmes et de notre entourage. Celle qui forme nos paysages, et qui nous transforme à travers nos premières rencontres avec la nature au coin d’une rue ou d’un jardin. C’est ainsi très concrètement que nous tissons des liens avec nos racines, notre terroir, notre territoire. Il est petit et c’est le seul que nous avons. Je le souhaite beau, sûr, indépendant et viable pour longtemps. En fait je rêve d’une Genève la plus verte possible.
Osons dire clairement qu’il faut accepter les limites de notre territoire, de notre pays, de notre planète et donc d’en tenir compte et d’adapter notre société, notre consommation, notre économie et …notre nombre d’humains en conséquence.
Au-delà de mon engagement bénévole, associatif ou professionnel, j’ai aussi décidé d’agir au niveau politique depuis 2009.
Elue au Grand Conseil en 2009, puis à nouveau en 2013 et en 2018
En politique je conçois mon engagement selon les axes suivants :
- La gouvernance : favoriser la participation citoyenne, les structures décisionnelles les plus simples et les plus décentralisées possibles.
- Réformer le partage des tâches et des responsabilités entre le canton et les communes selon les principes de la constitution genevoise de 2012. Donner le pouvoir de décision au plus bas niveau chaque fois que cela est pertinent (décentralisation, proximité, subsidiarité) ;
- Simplifier et alléger la législation (lois et règlements). Supprimer au minimum deux articles de loi pour tout nouvel article introduit.
- L’aménagement : respecter les limites physiques de notre territoire et ne pas chercher à faire croître Genève au-delà de 500’000 habitants, la région au-delà du million, la Suisse au-delà de 10 millions (chiffres à discuter).
- Promouvoir un usage raisonné de l’espace construit, en utilisant au mieux et en donnant systématiquement une fonction à tous les niveaux de construction (sous-sol, sol, étages, toits) ;
- Tendre vers un aménagement de type villageois ou petite bourgade, privilégiant le lien et les interactions sociales naturelles, tout en permettant une densification forte dans les quartiers qui s’y prêtent (Praille Acacias Vernets) ;
- Construire en concertation avec les habitants;
- Promouvoir la mixité typologique des logements et la qualité architecturale (marre des barres d’immeubles !)
- L’économie : effectuer une révolution économique, pour passer d’un système basé sur la croissance à un système stable autorégulé.
- Réduire l’empreinte écologique du pays (énergie et ressources) pour la ramener à l’équivalent d’une planète d’ici à 2050 ;
- Prendre en compte les limites planétaires à l’échelle de notre territoire;
- Redimensionner l’économie en donnant la priorité aux ressources endogènes existantes (populations, environnement) ;
- Préserver les surfaces agricoles et favoriser une agriculture de proximité respectueuse des équilibres naturels (agriculture biologique) ;
- Lutter contre le dumping environnemental et social en adoptant des normes internationales et en permettant de différencier à la frontière les produits importés en fonction de leur mode de production ;
- Introduire la taxe dite Tobin (taxation des transactions financières pour permettre le financement de mesures environnementales);
- Introduire le principe de d’une imposition des entreprises en fonction de leur responsabilité environnementale et sociale.
- Le plan social : changer de paradigme en promouvant une bonne qualité de vie plutôt qu’une course à un niveau de vie toujours plus élevé.
- Introduire, comme référence, un nouvel indicateur de prospérité, inspiré du « bonheur national brut » du Bhoutan, ainsi que des indicateur de perception de bien-être du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ;
- Favoriser l’économie informelle de proximité et de solidarité ;
- Organiser le travail de manière à favoriser une flexibilité du temps de travail et la possibilité de travailler depuis chez soi;
- Simplifier les procédures administratives, travailler par objectif.
- La nature: respecter la nature sauvage et les espèces vivantes pour leur valeur intrinsèque et non pas uniquement en fonction de leur utilité pour l’espèce humaine.
- Préserver et si possible augmenter, les espaces naturels pour assurer le maintien de la biodiversité et l’épanouissement humain ;
- Augmenter la place de la nature en ville, par le verdissement systématique des espaces, des parois et des toitures, ainsi que par la plantation et le maintien d’arbres de grande taille ;
- Donner une place de choix à la sensibilisation à la nature dans l’éducation et les cursus scolaires.
- Les transports : trouver un équilibre et une liberté de choix entre transports publics et privés, tout en s’affranchissant progressivement des carburants fossiles.
- Favoriser l’écomobilité sous toute ses formes, de la marche à pied aux véhicules électriques alimentés par du courant vert ;
- Limiter les déplacements professionnels par l’encouragement du travail à domicile, la flexibilisation des horaires et l’encouragement au covoiturage ;
- Stabiliser l’activité de l’aéroport de Genève, notamment en appliquant rigoureusement une interdiction de vol de 23h00 à 06h00 et en renforçant les normes contre le bruit et la pollution ;
- L’énergie: effectuer une révolution technique pour atteindre une civilisation basée sur l’énergie solaire, sous toutes ses formes.
- Soutenir le programme de transition énergétique de la Confédération ;
- Imposer des équipements solaires thermiques, ainsi que photovoltaïques ou géothermiques, pour toutes les constructions nouvelles ou les rénovations importantes de bâtiments ;
- Atteindre une alimentation électrique basée à 100% sur des énergies renouvelables d’ici à 2030 ;
- Favoriser les économies d’énergie, sans en faire un moteur de relance de la consommation ;
- Stabiliser la consommation globale d’énergie par habitant d’ici 2030, puis la réduire pour atteindre progressivement les 2’000 watts.
De la parole aux actes
Vous trouverez sur les pages
les textes que j’ai déposé avec hélas pas toujours le succès escompté mais je reste confiante et poursuis mon mandat ainsi que mes actions à tous les niveaux territoriaux