Pour le défilé des éléphants (août 2010, juin et septembre 2011)

Alors que le cirque Knie était encore en ville en 2010, j’ai déposé une résolution demandant que soient réinstaurés les défilé, petit déjeuner et salut des autorités qui avaient disparu depuis 2 ans. Cette résolution (R636) a été traitée et adoptée par une très large majorité du Grand Conseil le 9 juin dernier. L’ambiance était conviviale, tous les groupes souhaitant revoir cet évènement sympathique. Les jeux de mots n’ont pas manqué et l’un d’entre eux s’est retrouvé dans la rubrique d’un grand quotidien le samedi suivant. Les lettres de lecteurs n’ont pas manqué de fleurir, chacune y allant de sa propre interprétation du message lacunaire qui avait paru. Afin que chacun se base sur les documents originaux, j’ai donc décidé de les mettre sur mon blog. Je souligne toutefois que l’objet de la motion de concernait en rien le traitement des animaux, au demeurant tout à fait exemplaire au cirque Knie, mais un évènement particulier. 16.6.2011

(Ajout septembre 2011)

Le 12 septembre 2011, le Conseil d’Etat a répondu à la résolution du Grand Conseil en faveur de la réintroduction du défilé des éléphants du cirque Knie dans les rues de Genève, tradition interrompue depuis 2009. Je remercie le Conseil d’Etat d’avoir répondu rapidement et positivement.

De son côté, le cirque Knie a aussitôt informé notre gouvernement qu’il entendait perpétuer la tradition, en organisant et en finançant dès l’an prochain la parade des éléphants en Ville de Genève. Que la famille Knie en soit chaleureusement remerciée.

L’épilogue de toute cette histoire serait plus belle encore si les édiles de notre Ville faisaient à leur tour un geste afin que le cirque Knie n’ait pas à supporter des charges financières largement supérieures à Genève, comparativement aux frais lui étant facturés partout ailleurs.

Ce geste marquerait l’attachement de toutes les autorités à notre cirque national, attachement qui ne faisait pas de doute il n’y a pas si longtemps encore. J’ai souvenir que le mardi 31 août 1999, les autorités genevoises, Grand Conseil et Conseil d’Etat réunis, avaient reçu protocolairement la famille Knie à l’occasion d’une visite de courtoisie, et rappelé que Frédy Knie senior était né à Genève en 1920 alors que le chapiteau était dressé en nos murs. La courtoisie du siècle passé sera-t-elle au rendez-vous l’an prochain ?

Je me réjouis de me laisser surprendre par nos autorités et rendez-vous tous ensemble avec les éléphants pour les traditionnels défilé, petit déjeuner et surtout salut des autorités en 2012 !

 

Mon intervention au Grand Conseil le 9 juin 2011

« Il était une fois une cité en fête lorsque le cirque national érigeait son chapiteau sur la place principale. Pour les enfants, c’était aussi le signe que la rentrée n’était pas loin, et que les grandes vacances tiraient à leur fin. Mais ils se réjouissaient, car avec le cirque venaient les éléphants !

Ils se réjouissaient car les éléphants créaient l’évènement en défilant dans la cité, en prenant leur déjeuner sur la place du marché et en serrant la patte aux autorités, sorties tout exprès de leur tour d’ivoire, euh, de leur tour Baudet.

Les enfants riaient de voir la tête des automobilistes bloqués au carrefour, tous surpris de laisser le passage à un 2 tonnes pas comme les autres.

Ils restaient bouche bée lorsque d’une trompe experte, les éléphants engloutissaient en guise de tartine plusieurs pains, autant qu’eux-mêmes en cents petits déjeuners.

Et ils étaient si fiers lorsque le président du Conseil d’Etat se prêtait au jeu des photos avec eux et bien sûr, les éléphants.

Puis un jour, il n’y eut plus de défilé, de petit déjeuner et de salut des autorités. Pourtant, ni les éléphants ni les enfants n’avaient disparu. Que s’était-il passé ? Le monde avait changé.

Les automobilistes étaient dorénavant bloqués quotidiennement et partout. Un éléphant en plus était devenu un éléphant de trop.

Les commerçants ne voulaient plus dépenser leur argent en salades. Il fallait faire du chiffre car la concurrence dans les rues basses était devenue impitoyable.

Quant aux autorités, quel l’intérêt de se montrer en vrai à l’heure du virtuel ? Les concitoyens n’avaient qu’à les voir par écran interposé. Tout comme les éléphants d’ailleurs. Quelle idée de les voir en ville alors qu’il suffit aujourd’hui d’un clic de souris.

Et lâcher un éléphant dans la cité sans mesures d’accompagnement, de prévention, de précaution, de circulation ? Impossible. Sécurité oblige, adieu les éléphants ! Et la mémoire avec. Car la perte de cet évènement, c’est aussi celle du passé, de notre enfance et de notre cité.

Or, la mémoire s’enrichit par des rituels communs s’appuyant sur des objets concrets, et quoi de plus concret qu’un éléphant ?

Les enfants ont besoin d’extraordinaire pour alimenter leurs rêves, et de l’émotion d’une rencontre peu commune pour bâtir leur équilibre. Et comment espérer leur faire aimer l’éléphant s’ils ne l’ont jamais connu, et à travers ce dernier, leur permettre d’appréhender la nature et vouloir la préserver ?

Oui, mais à quel prix ? Point n’est ici question de coût mais de volonté. Les sommes dépensées par Genève pour son stade, qui demeure désespérément vide, se comptent en dizaines de millions. Or, ce n’est pas parce que l’on a soutenu un éléphant blanc qu’il faut exclure de notre aide tous les autres.

 

Mesdames et Messieurs les Députés, invitons le Conseil d’Etat à prendre toutes mesures et décisions afin que les sympathique défilé, petit déjeuner et salut des autorités par les éléphants du cirque Knie soient rétablis, en soutenant tous ensemble cette résolution. »

*R636  Pour le défilé des éléphants, Débat et adoption le 9 juin 2011Réponse du Conseil d’Etat 13 septembre 2011/ Résolution adoptée le 14 octobre 2011

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