Est qui rit, Ouest qui pleure

De retour d’un voyage en Pologne, au demeurant fort instructif, la lecture de rattrapage de la presse m’a écoeurée. L’image qui ressort de la Suisse et de Genève est effrayante. Hélas, il ne s’agit pas juste d’une peinture impressionniste, la réalité est là, sous nos yeux, chaque jour. Nous a-t-elle rendus aveugle ?

Gangs et bande sorganisées se défoulent sur nos biens et nos citoyens, l’incivisme souille les places publiques d’immondices, la mendicité s’organise, l’Islam progresse masquée, et la prison débordée menace d’imploser. En Pologne, on se marre de notre naïveté face à l’Europe, face aux mendiants, face aux profiteurs de tous bords. Les tourments de l’histoire (faut-il réellement en passer par là ?) ont fait comprendre à cet ancien pays de derrière le rideau de fer, qu’une alliance à l’Europe, pouvait rapporter gros. Classé pays pauvre, la Pologne bénéficie pour tout projet, qu’il s’agisse d’environnement, de culture ou d’infrastructures d’une manne européenne très, très, très généreuse. Et tout le monde en profite, à tel point qu’aujourd’hui, l’élève a dépassé le maître. La Pologne a pris 15 ans d’avance et son économie est l’une des plus dynamiques d’Europe : les routes neuves se multiplient, les sites naturels souffrent mais des ponts biologiques sont intégrés aux ouvrages (règlementation européenne aidant), gratte-ciels et architectures futuristes métamorphosent le ciel de Varsovie, les quartiers gris et insalubres disparaissent mais les sites historiques urbains sont préservés et restaurés avec goût et audace, la propriété individuelle connaît une nouvelle jeunesse, les magasins débordent de produits et sont ouverts 7/7 jusqu’à 21h au moins, les WC sont impeccables et modernes, les murs et les rues propres. Cette vision « touristique » n’est sans doute pas celle de toute la Pologne, mais à Genève, nous ne sommes même plus capables de donner le change au visiteur qui ferait d’ailleurs mieux de surveiller ses poches…

En prenant tout ce qui était bon à prendre de l’Europe de l’Ouest, la Pologne a agi en pensant d’abord à son intérêt national. Et elle a eu raison. L’adhésion à l’Europe lui offrait un gain économique net. Pour la Suisse, considérée comme riche, le résultat serait tout autre. Gardons-nous de venir alimenter les caisses sans fond de l’Europe.

25.5.2010

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