Le centre de soins c’est 365 jours d’activité par année
Qu’il s’agisse d’animaux sauvages ou d’élevage, c’est tous les jours qu’il faut s’en occuper pour les abreuver et les nourrir. Au centre, chaque hérisson a sa cage individuelle et un petit abri doté au besoin d’un coussin chauffant si l’état de l’animal le requiert. Tous les jours, les cages sont nettoyées et les hérissons pesés régulièrement. Les premiers jours sont les plus critiques, selon la gravité des blessures, un passage chez le vétérinaire est nécessaire, sinon la plupart des soins sont prodigués au centre. Environ 169 hérissons ont accueillis en 2015, soit un tous les deux jours, on est bien loin des 16 hérissons accueillis en 2007 ! 88% ont pu retrouver la liberté.
L’année du hérisson (voir l’année en images)
Heureusement, l’activité est nuancée en fonction de la saison, calquée en fait sur celle du hérisson. Il se nourrit de limaces, d’escargots, de vers et d’insectes. L’absence de ceux-ci en hiver l’oblige à hiverner et donc à avoir suffisamment de réserve de graisse pour tenir jusqu’au printemps.
A la fin mars, les hérissons sortent de plusieurs mois d’hibernation. A leur réveil, la faim les tenaille. Ceux qui ont épuisé leurs réserves doivent les reconstituer rapidement et, malheureusement, les insectes et gastéropodes ne sont pas toujours au rendez-vous. Leur quête de nourriture les affaiblit encore plus, et, à défaut de retrouver de l’énergie grâce à la nourriture, ils tentent d’en trouver en sortant la journée et se mettant au soleil. Les chanceux seront aperçus par un humain bienveillant, lui aussi sorti pour profiter du soleil, et amenés au centre de soins.
Au mois d’avril, les mâles se lancent à la conquête d’un territoire et d’une partenaire. Cette quête n’est pas sans dangers, car leur parcours les amène inévitablement à traverser des routes au péril de leur vie. Les plus chanceux, dans de rares cas, s’en sortiront avec des blessures graves mais soignables pour autant qu’ils puissent arriver à temps au centre.
Dès le mois de mai, ce sont les mères portantes qui sont à la peine, à la recherche d’un coin tranquille pour mettre bas, un abri de jardin, un coin de terrasse, une haie un peu touffue, quelques broussailles. Sauf que la saison du jardinage et du nettoyage de printemps battant son plein, le nid douillet se retrouve détruit par mégarde, la débroussailleuse à fil, utilisée trop proche d’une haie, inflige aussi de terribles blessures.
Les naissances s’échelonnent du mois de juin jusqu’en septembre, plusieurs portées étant possibles. Les bébés ayant perdu leur maman, sont nombreux à arriver au centre. Plus petits ils sont, plus l’attention nécessaire est soutenue, les biberons s’échelonnant sur toute la journée et toute la nuit, les bénévoles du centre sont alors vraiment appréciés. L’idéal, c’est d’avoir une vraie maman hérisson avec des tétines disponibles en tout temps et du lait parfaitement adapté. En 2015, j’ai eu la chance d’accueillir ainsi deux mamans qui toutes deux ont adopté des bébés orphelins. La palme revenant sans conteste à May. Après avoir été blessée par une débroussailleuse à fil, et été soignée durant plus d’un mois au centre, elle a donné naissance à deux petits et en a « adopté » 3 autres. Mise en confiance par sa longue convalescence, elle allaitait ses petits hors du nid pour le plus grand bonheur des enfants en visite au centre.
A l’automne, les jeunes issus de portées tardives n’ont souvent pas assez de temps pour constituer des réserves de graisse suffisantes pour passer tout l’hiver. Aux premières gelées, les insectes se cachent, la terre devient trop dure pour les dénicher. Affamés, affaiblis, ils deviennent une proie facile pour tous les prédateurs, qu’il s’agisse de corneilles, ou de parasites multiples, cherchant eux aussi de quoi se nourrir !
A l’entrée de l’hiver, il n’est pas rare d’avoir près de trente hérissons en soin ! Selon leur poids et si les températures sont clémentes, il est possible de les relâcher dans des jardins adéquats durant tout l’hiver. Après quelques jours d’acclimatation accompagnés d’un appoint de nourriture bienvenu, ils trouveront un coin abrité pour passer le reste de l’hiver endormis. Au printemps, ils se réveilleront et pourront alors pleinement goûter à la joie de la liberté retrouvée.
Pour en savoir plus :
Sur le centre de soins ou obtenir des informations et de la documentation sur les hérissons, consultez le site Internet SOS Hérissons
Vous y trouverez aussi toute de précieux conseils pour rendre votre jardin idéal pour les hérissons.
Illustrations : May, la hérissonne blessée et ses petits
Hélène | Claudia et Hélène (à droite) | Claudia |
Claudia et Hélène |
Dan | Danae
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Diana | Dan et sa maman May |
Dan | Danae | Diana | Dan et Diana |
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