En achetant une rose, à la St Valentin, on ne pense qu’à l’être aimé, au bonheur du présent. Qui songe au parcours de la rose, à la portée du geste multiplié des millions de fois, au sol africain assoiffé par l’amour que nous portons à l’autre ? La St Valentin, c’est aussi un marché, la plus grande enchère mercantile florale, alimentée par 300 millions de fleurs qui transitent par la Hollande. Quelque soit sa provenance, la rose est achetée aux enchères à Amsterdam et se retrouve sur nos étalages avec la mention « Origine Pays Bas ». Avec sa main d’oeuvre bon marché, la floriculture est en plein boom au Kenya, et les fleurs de nos marchés proviennent en grande partie des fermes industrielles de la région du lac Naivasha. A cause des pompages excessifs d’eau pour la culture de fleurs, le lac a perdu en vingt ans la moitié de son volume d’eau. La population qui ne cesse d’augmenter attirée par l’aubaine économique et s’entasse dans des bidonvilles. Les rejets d’eaux usées, de fertilisants et de pesticides rendent les eaux du lac putrides, les animaux sauvages sont assoiffés, les plantes indigènes étouffées. Dans dix ans, comme hélas tant d’autres lacs africains (Tchad) il n’en restera plus rien. Lac Natron, Naivasha, la ferme au pied de Ngong Hills, qu’il est loin de temps des souvenirs d’Afrique comme le rappelle Caroline Depecker dans le Temps du 13 février 2010.
Pour en savoir plus http://www.infosdelaplanete.org/4401/kenya-les-fleurs-du-…
14.2.2010
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