Réseaux écologiques et corridors à faune
La faune a des besoins territoriaux vitaux. L’intensification de l’agriculture, la fragmentation du territoire par l’urbanisation et la construction de voies de circulation difficilement franchissables pour la faune ne permet plus aux espèces de se déplacer. Cantonnés dans des espaces trop petits, les risques de dégâts pour les cultures augmentent , la survie des populations isolées est compromise et des espèces se retrouvent ainsi menacées de disparition.
Pour y remédier, il faut conserver et restaurer des réseaux écologiques, composés de structures naturelles reliées entre elles telles que cordons boisés riverains, prairies extensives, jachères florales, haies composées d’essences indigènes et allées d’arbres. Elles sont favorables au déplacement de la faune mais elles valorisent également le paysage. Pour la petite faune, cette problématique est traitée à Genève dans le cadre des réseaux agro-environnementaux et de la renaturation des cours d’eau. Pour la grande faune, voir ci-dessous.
La situation actuelle pour la grande faune
Pour la grande faune (cerf, chevreuils et sangliers), qui a besoin de grands territoires, le problème se pose à grande échelle et la situation est particulièrement critique dans le bassin genevois. L’isolement des massifs forestiers de plaine, et donc de toute la grande faune du canton de Genève avance rapidement. Seuls quelques corridors subsistent encore permettant à la faune du canton de rejoindre le Jura, le Vuache et les Voirons. Le Salève n’est déjà plus accessible (autoroute). La construction récente de la nouvelle départementale du pays de Gex a encore diminué les échanges possibles avec le Jura. La rénovation prévue de la départementale au pied des Voirons menace d’isoler tout le nord-est du canton (région Arve-Lac). Sans une action volontariste, la grande faune du canton va être à court ou moyen terme complètement isolée, ce qui se traduira par son artificialisation, des difficultés accrues au niveau de la gestion et probablement la disparition régionale de certaines espèces (cerf en particulier). Pour le sanglier, un suivi transfrontalier est en cours.
Du fait de la conformation géographique de la frontière et des massifs boisés, l’essentiel des corridors à faune se situent en France, d’où la nécessité d’une collaboration transfrontalière pour résoudre ce problème.
La faune a besoin de couloirs sûrs pour se déplacer (voir la situation actuelle dans le Bassin genevois ci-dessous)
Dans le contexte du bassin genevois, il s’agit en particulier de conserver un lien entre les massifs forestiers de plaine (qui sont petits à l’échelle de la grande faune) et les montagnes qui les entourent. Il s’agit donc de conserver au moins un, et si possible deux corridors fonctionnels pour la grande faune pour chaque secteur de faune genevois et les montagnes avoisinantes:
- Entre Arve-Lac (bois de Jussy) et les Voirons
- Entre le sud du canton et le Vuache, l’Etournel et le Jura
- Entre les bois et les marais de Versoix et le Jura
Cela implique:
- des mesures au niveau de l’aménagement du territoire garantissant leur non-urbanisation Routes barrées (panneau d’exposition), 2005
- des mesures de franchissement sur les voies de circulation (passage à faune) Corridors à faune (panneau d’exposition), 2005
Pour en savoir plus:
- Directive de l’OFEFP pour les passages à faune
- Sentier didactique « Feu vert sur les corridors biologiques »
Cette page a été reprise du site Internet de l’Etat de Genève
http://ge.ch/nature/faune/les-corridors-faune