Voilà plus de dix ans que je soigne les hérissons blessés, malades ou trop petits pour s’en sortir seuls. Il y a des moments de résignation quand je sais que je ne pourrais pas sauver le hérisson qu’on m’apporte, ceux d’infinie tristesse quand j’espère malgré tout un miracle alors que l’animal est vraiment mal en point, l’instant magnifique où, soigné et en pleine santé, le hérisson retrouve la liberté avec en bonus la reconnaissance de la personne qui le ramène dans son jardin ou l’adopte pour qu’il puisse à nouveau vivre sa vie d’animal sauvage. Il y a l’espoir suivi du soulagement quand je trouve pour un hérisson à jamais handicapé, une personne prête à l’accueillir dans son jardin clos afin qu’il y retrouve un semblant de liberté. Enfin, il y a des évènements extraordinaires, car ils n’arrivent pas tous les jours et qu’ils dépassent toutes mes attentes. En moins d’un mois, j’ai eu la chance d’en vivre deux qui, chacun à leur manière, démontrent que les efforts sont récompensés.
Ainsi, Mireille, hérissonne arrivée gravement blessée à la tête, incapable s’alimenter et que j’ai nourri 3 fois par jour durant 1 an et 4 mois. Et voilà qu’un dimanche de mai, elle a réussi à manger toute seule ! Depuis, elle vit dans un parc en semi-liberté. Le miracle de la vie qui se reconstruit au rythme de la myéline qui repousse et permet au système nerveux de fonctionner à nouveau.
L’autre moment d’intense émotion, je le dois aux louveteaux du « Pack 130 » des Geneva Scouts of America de l’Ecole internationale. Ils m’avaient invitée en janvier à faire une conférence sur le centre de soins et les hérissons, les mois qui ont suivi ayant été bien remplis, j’avais oublié qu’ils souhaitaient apporter leur soutien à la cause hérissonne. Et voilà qu’à leur réunion de fin d’année scolaire, je suis invitée. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir les efforts déployés par ces jeunes durant des mois et le montant qu’ils étaient parvenus à récolter pour aider le centre : 3’500 francs. Ce montant représente le tiers des frais vétérinaires, de nourriture et de médicaments annuels. Le temps consacré par les bénévoles et moi-même n’étant bien sûr pas rémunéré. Il n’existe pas de mots assez forts pour traduire l’émotion, la reconnaissance et l’admiration que j’ai ressenties lors de la cérémonie.
Alors, à la veille du 4 juillet, j’avais envie de dire encore une fois merci, merci à chacun des louveteaux et à leurs moniteurs du Pack 130, merci aux scouts dans leur ensemble. Vous êtes magnifiques, exemplaires par votre engagement et votre civisme.
Une girl scout de coeur, Christina Meissner
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