Débat sur la rénovation de la salle du Grand Conseil

Le système informatique soufre certes de pannes récurrentes et la tribune du public n’est pas accessible en chaise roulante, mais la rénovation de la salle du Grand Conseil ou la transformation de l’Hôtel de Ville est-elle plus importante et plus prioritaire que celle de nombreuses écoles ou autres bâtiments institutionnels emblématiques ? Selon la nouvelle Constitution, tous les projets de loi, qu’ils concernent des travaux ou pas, peuvent être soumis au référendum obligatoire. Du moment qu’il s’agit d’engager un montant conséquent, plus de 19 millions de francs, que les bénéficiaires de ces travaux seront les députés et que cet engagement financier nécessitera inévitablement d’économiser ailleurs, est-il juste que seuls les députés se prononcent ? Pour ce financement-là, afin d’éviter d’être juge et partie, en référer au peuple me semblait la voie la plus juste, raison pour laquelle j’ai déposé un amendement pour que cette rénovation soit soumise au référendum populaire.

D’aucuns me rétorqueront que c’est la meilleure manière de « planter » le projet. Je n’en suis pas certaine. Il n’y a pas que la salle du Grand Conseil qui souffre de vétusté. Tout l’Hôtel de Ville est concerné. Or, il s’agit-là d’un bâtiment historique, véritable ambassadeur de notre République auprès des centaines de touristes qui le visitent quotidiennement. Il accueille aussi de nombreuses manifestations culturelles tout au long de l’année, de la Fête de la musique à celle de l’Escalade. Vu sous cet angle, patrimonial, culturel et touristique, l’attachement des Genevois à leur histoire pourrait les convaincre de la nécessité de réaliser ces travaux. Ces mêmes arguments pourraient aussi inciter de généreux mécènes ou fondations à s’engager, aux côtés de notre gouvernement, à participer financièrement à la sauvegarde de notre patrimoine cantonal. Qu’attend-on-pour les solliciter ?

Enfin, s’agit-il d’une rénovation nécessaire ou d’une transformation majeure ? La réponse n’est pas simple car le projet englobe des aspects techniques (l’amélioration du système informatique qui, cela dit, n’aurait pas besoin de passer par un vote du parlement vu son coût de 67’000 francs) et des transformations majeures, la disposition des sièges de la salle du Grand Conseil passant du face à face actuel à l’hémicycle. Si le mouvement des fauteuils parvenait à apaiser les débats, cet argument à lui seul militerait pour voter ce projet de loi….

En conclusion, il faut bien admettre que dans ce débat, les députés ont des opinions très divergentes quel que soit leur parti politique. Laissons donc le peuple trancher…

Face à Face de la Tribune de Genève du 15 octobre 2015

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