Tandis que Varsovie bâtit

15 ans que Genève réfléchit, tergiverse, rêves en rade alors que Varsovie construit. Grise hier, elle verdit au rythme des grues, n’hésitant pas à bâtir du neuf, du vertical époustouflant, sans sacrifier sa qualité de vie ou le caractère de ses quartiers. Il est vrai que la destruction-reconstruction, Varsovie connait. Elle sait reconstruire, sur place, à l’identique mais elle ose aussi  tout remanier. Ex-ville communiste affublée d’un incontournable monument culturel stalinien, elle ne l’anéantit pas mais l’entoure de son opposé, le gratte-ciel américain. Varsovie préserve et encourage la propriété, fait côtoyer passé et présent, modernité et identité. Ses remparts, elle en est fière, pas question de les détruire mais elle n’hésite pas à bâtir des ponts sur la rivière, des tunnels sous la cité pour plus de mobilité et, s’il le faut, à remettre l’ouvrage sur le métier. Partout, le tram est roi, le train comme le métro alimentent de manière invisible la cité, mais tout est fait aussi pour qu’en voiture on circule sans contrainte. Varsovie gratte en sous-sol et gratte le ciel, jette des ponts entre les rives et remanie les bords de la Vistule sans jamais perdre le sens et la substance de son histoire. Le résultat est là, Varsovie est belle.

Article publié dans le courrier des lecteurs de la Tribune de Genève du 18 septembre 2014

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