Pour retrouver ma liberté, il me faut payer.

Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui m’ont apporté leur soutien durant les moments difficiles qui ont suivi mon élection à la vice-présidence du Grand Conseil le 25 février 2016. Et tout aussi nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui se demandent ce qu’il est advenu depuis, face au parti dont j’étais membre et qui m’a exclue. Désormais l’affaire est close et je peux enfin en parler.

L’exclusion ne suffisait pas, il m’a fallu encore payer. Payer pour le manque à gagner subi par le parti du fait de m’avoir exclue !  A Genève, tous les élus versent une part de leurs jetons de présence à leur parti*. Imaginer un terrain d’entente à l’amiable étant ….inimaginable, il a fallu passer, hélas,  par la case justice pour terminer sur un accord dans lequel je m’engageais à payer  à mon parti 10’000 francs pour solde de tout compte. Compte tenu de la somme largement supérieure réclamée à l’origine, j’ai préféré payer pour retrouver ma liberté et ne pas avoir à me battre durant des années au risque d’y perdre ma santé, mon énergie et surtout ma motivation à défendre les causes qui me tiennent à cœur.

Si j’ai choisi d’en parler, c’est parce que je suis choquée par de telles pratiques. Elles doivent être connues pour pouvoir être dénoncées et bannies car elles sont indignes d’un canton et d’un pays où l’engagement politique n’est pas synonyme de pouvoir ou de richesse mais émane d’un libre choix basé sur la volonté de défendre des idées et des projets de société auquel on croit.

En effet, pour peu qu’on soit élu, l’engagement politique implique de renoncer aux soirées en famille pour les passer en commissions municipales ou cantonales au service de la collectivité et de dédier beaucoup de temps à l’étude des dossiers, aux rapports à rédiger, aux réunions politiques, aux récoltes de signatures et aux campagnes électorales. La politique suisse étant caractérisée par un « système de milice », cet engagement se fait de manière extra-professionnelle, sur le temps libre, avec une rémunération  qui n’est pas un salaire mais une indemnité de présence.

Au même titre que n’importe quelle autre association, les partis politiques n’existent que parce que des personnes sont prêtes à devenir membres et à s’engager pour en défendre les idées. Ainsi, il n’est pas concevable qu’un membre soit poursuivi par l’association du moment qu’il a quittée ou qu’elle l’a exclu.christina

Tous les partis à Genève, ne pratiquent pas cette sorte d’apanage et c’est heureux ! Sinon, qui oserait encore se porter candidat sauf à posséder suffisamment de moyens. La démocratie ne doit pas être basée sur l’argent.

J’ai payé aujourd’hui la moitié du montant qui m’est réclamé, je verserai le solde, conformément à la transaction passée devant le juge, d’ici au 26 février 2017.

Que toute personne également choquée par cette pratique inique dont je suis la victime aujourd’hui, fasse un geste en guise de solidarité en effectuant comme moi-même un versement à SOS Femmes (http://www.sosfemmes.ch/fr/sos-femmes/), association sans but lucratif qui aide les femmes victimes de violence et d’exclusion. Même modeste, chaque contribution sera la bienvenue !

Merci aux médias d’avoir relayé l’ information et par là-même d’avoir fait connaître cette pratique indigne d’un pays démocratique !

*En ce qui me concerne, j’ai payé le tiers de mes jetons de présence au parti depuis le premier jour où j’ai siégé et jusqu’au jour de mon exclusion.

Une réponse à Pour retrouver ma liberté, il me faut payer.

  1. 21 décembre 2016 at 14 h 34 min #

    Moeurs d’une autre époque édictées par des « responsables » d’une autre époque…
    Déplorable n’est qu’un euphémisme .Bon courage pour tous les combats à venir , en particulier ceux qui relèvent du simple bon sens . Bravo à toi

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