Notre inaction va-t-elle condamner le hérisson ?

Le statut du hérisson vient d’être modifié par l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN). Dans la Liste rouge actualisée du statut des espèces, publiée à Cali, en Colombie, lors de la Convention des Nations Unies sur la Biodiversité  (COP 16), le hérisson d’Europe est passé de la catégorie « préoccupation mineure » à « quasi menacé » d’extinction.

Au lieu d’un sursaut de lucidité, lors de cette COP16, nous avons assisté à une tragique et impuissante fuite de nos gouvernements, incapables de s’entendre pour débloquer les fonds nécessaires pour sauver la biodiversité d’une inexorable disparition. Parmi toutes les espèces condamnées, le hérisson pourrait disparaître totalement, selon certains scientifiques et selon les endroits, d’ici  2025 !

C’est une très mauvaise nouvelle car ce petit mammifère essentiellement insectivore, joue le rôle essentiel de lanceur d’alerte pour la biodiversité.  Vivant à ras le sol, se nourrissant d’insectes, il est aux premières loges pour nous servir d’indicateur en cas de contaminations dues aux pesticides. Et pourtant, peu d’études sont menées. Pourquoi ?

Le hérisson, qui vit volontiers dans nos quartiers,  y subit aussi tous les dangers liés à l’activité humaine, de l’urbanisation outrancière à la circulation automobile en passant par les robots-tondeuses et autres débroussailleuses sans oublier les chiens et leurs morsures mortelles. En 20 ans, sa population a ainsi diminué de 57 %.

20 ans c’est aussi le temps que j’ai consacré à la sauvegarde de ce petit mammifère en accueillant plus de 3000 d’entre eux dans mon centre de soins. Une goutte d’eau dans un océan de larmes.

Parmi tant d’autres cas

Golette s’était réfugiée dans l’unique buisson qu’il restait sur un chantier. La pelleteuse l’a empalée et malgré 15 jours de soins intensifs, nous n’avons pas pu la sauver. Son petit, heureusement, a survécu et a bien grandi au centre SOS hérissons. Il pourra bientôt être libéré dans un jardin calme et adéquat car à Meyrin, le buisson qui lui servait de maison avec sa mère a disparu pour toujours.

A lire aussi le témoignage de mon collègue de Thonon sur la  situation du hérisson en France voisine

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