Les loups … sont entrés dans Genève … (Post Lucem Tenebrae)

Il m’arrive à moi, Zébulon, petit hérisson en peluche et néanmoins intéressé par la politique genevoise, de reprendre la parole à Christina Meissner sur ce blog. Cela ne m’arrive pas très souvent, mais en général, c’est quand il y a véritablement raison de s’offusquer (je sais, il paraît que s’indigner est plus tendance, mais bon …).

Cela m’avais déjà pris entre l’élection du Grand Conseil et l’élection du Conseil d’Etat, j’y dénonçais un risque de retour au temps des passions, vieux démon de la politique genevoise de l’entre-deux guerres dont personne n’a à être fier :

Manifestement, mon appel humoristique à dépassionner le débat n’aura duré que le temps d’une hibernation de hérisson. Les vieux démons (et d’autres …) se réveillent depuis le début de l’année (au petit matin le 1er janvier, dans le secteur de la Jonction, si mes informations hérissonnes et polissonnes sont correctes. …).

Vendredi soir, les bornes de la décence et de l’irrespect ont été à nouveau largement dépassées lors des débats parlementaires du Grand Conseil genevois. Au-delà de la tempête dans un verre d’eau créée par le lamentable incident entre Eric Stauffer et Pierre Weiss, une seule et vraie question se pose : comment la République et canton de Piogre a-t-elle réussi à tomber si bas en matière de fonctionnement démocratique ? Et surtout, comment  peut-on espérer la voir remonter la pente ?

Lorsque la haine de l’autre, les insultes et les coups se substituent au respect de son interlocuteur, au débat démocratique et à la nécessaire confrontation des idées, le chaos est proche. C’est une ambiance de fin de règne qui prévalait vendredi soir dans notre parlement, en direct sur le net et sur la télévision

Lamentable spectacle, qui ne redonnera pas confiance au citoyen dans ses institutions et encore moins dans la capacité de ses élus à régler les vrais défis de notre temps. De l’économie au logement, en passant par la sécurité et l’éducation, ce n’est pourtant pas le travail qui manque !

La raison de tout cela ? Peut-être est-elle simplement décrite dans la première strophe d’une ancienne et célèbre chanson de Serge Reggiani : « les loups …. », dont les paroles complètes sont en pied de ce blog. (Pour la chanson originale de Serge Reggiani sur le site de l’INA )

Ah oui … l’embouteillage est un hasard, toute ressemblance avec une situation connue à Genève ne serait que pure coïncidence …

Pour un ajout à l’exhortation

Manifestement l’exhortation faite par le président du parlement au début de chaque séance, n’est plus suffisante pour que les travaux du Grand Conseil se déroulent avec la sérénité et le sérieux voulus : « Mesdames et Messieurs les députés, prenons la résolution de remplir consciencieusement notre mandat et de faire servir nos travaux au bien de la patrie qui nous a confié ses destinées. »

En conséquence, moi, Zébulon, hérisson en peluche sans droit de vote mais culotté quand même, propose que l’exhortation de début de séance soit complétée lors de la prochaine cession par le chant en cœur par tous les députés de la chanson de Reggiani. Moins de 5 minutes qui peuvent faire gagner beaucoup de temps si cela peut servir à la prise de conscience de l’intérêt général.

Le respect ça change la vieEt pour terminer, je souhaite plein de courage à  toute l’équipe du Respect, elle a encore beaucoup de travail devant elle … Sa prochaine action pourrait être de fournir un pull ou T-shirt « Le respect, ça change la vie » à chaque député. Je suis sûr que Christina fera une proposition pour que tous les députés le portent lors de la prochaine cession … Cela les obligera à se regarder différemment et à réfléchir avant de parler et d’agir …  pour une fois.

Je retourne me mettre en boule …

Zébulon, hérisson indigné.

 

 

Les loups sont entrés dans Paris

Les hommes avaient perdu le goût

De vivre, et se foutaient de tout

Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas

Pour eux c’était qu’du cinéma

Le ciel redevenait sauvage,

Le béton bouffait l’paysage… alors

Les loups, ououh! ououououh!

Les loups étaient loin de Paris

En Croatie, en Germanie

Les loups étaient loin de Paris

J’aimais ton rire, charmante Elvire

Les loups étaient loin de Paris.

Mais ça fait cinquante lieues

Dans une nuit à queue leu leu

Dès que ça flaire une ripaille

De morts sur un champ de bataille

Dès que la peur hante les rues

Les loups s’en viennent la nuit venue… alors

Les loups, ououh! ououououh!

Les loups ont regardé vers Paris

De Croatie, de Germanie

Les loups ont regardé vers Paris

Tu peux sourire, charmante Elvire

Les loups regardent vers Paris.

Et v’là qu’il fit un rude hiver

Cent congestions en fait divers

Volets clos, on claquait des dents

Même dans les beaux arrondissements

Et personne n’osait plus le soir

Affronter la neige des boulevards… alors

Des loups ououh! ououououh!

Des loups sont entrés dans Paris

L’un par Issy, l’autre par Ivry

Deux loups sont entrés dans Paris

Ah tu peux rire, charmante Elvire

Deux loups sont entrés dans Paris.

Le premier n’avait plus qu’un œil

C’était un vieux mâle de Krivoï

Il installa ses dix femelles

Dans le maigre square de Grenelle

Et nourrit ses deux cents petits

Avec les enfants de Passy… alors

Cent loups, ououh! ououououh!

Cent loups sont entrés dans Paris

Soit par Issy, soit par Ivry

Cent loups sont entrés dans Paris

Cessez de rire, charmante Elvire

Cent loups sont entrés dans Paris.

Le deuxième n’avait que trois pattes

C’était un loup gris des Carpates

Qu’on appelait Carêm’-Prenant

Il fit faire gras à ses enfants

Et leur offrit six ministères

Et tous les gardiens des fourrières… alors

Les loups ououh! ououououh!

Les loups ont envahi Paris

Soit par Issy, soit par Ivry

Les loups ont envahi Paris

Cessez de rire, charmante Elvire

Les loups ont envahi Paris.

Attirés par l’odeur du sang

Il en vint des mille et des cents

Faire carouss’, liesse et bombance

Dans ce foutu pays de France

Jusqu’à c’que les hommes aient retrouvé

L’amour et la fraternité…. alors

Les loups ououh! ououououh!

Les loups sont sortis de Paris

Soit par Issy, soit par Ivry

Les loups sont sortis de Paris

Tu peux sourire, charmante Elvire

Les loups sont sortis de Paris

J’aime ton rire, charmante Elvire

Les loups sont sortis de Paris…

 26.2.2012

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