Budget 2018, prendre ses responsabilités

Ainsi, j’apprends que le vote du budget dépend du vote des indépendants dont je suis ! Eh bien, cette responsabilité je l’assumerai en votant le budget. Non pas qu’il soit bon, (il est déficitaire), non pas juste parce qu’ayant rejoint les rangs du PDC, je soutiens le ministre en charge des finances, lui aussi PDC mais surtout parce que ça n’est pas le jour du vote final que l’on peut changer quoi que ce soit. On s’attaque certes à une subvention ou à l’autre, on refuse telle ou telle politique publique soit disant trop gourmande, on lance des piques émoussées sur le dos d’un budget en ayant déjà connu d’autres en commission des finances, bref on s’acharne sur la marge lors de la dernière ligne droite. Mais tout au long de l’année, le parlement vote allègrement des lois qui alourdissent la charge totale et personne ne bat le rappel pour sonner l’addition.

Cela étant, force est de constater qu’à Genève rien n’est simple et pour cause. On reproche à l’administration  cantonale d’être obèse,  mais on oublie qu’ici, c’est le canton qui  endosse 80% des responsabilités, alors qu’ailleurs les communes en assument au moins la moitié.  Genève dépense davantage par habitant mais gagne aussi davantage et donc contribue davantage à la péréquation cantonale sur laquelle on ne se prononce pas.  Enfin, la situation de canton frontalier entraine une concurrence exacerbée. Certes les salaires sont plus élevés mais aussi les loyers et le coût de la vie en général, davantage de personnes se trouvent larguées et donc dans le besoin d’être aidées. L’attrait économique exercé et voulu par Genève a un prix.

Genève illustre à son échelle notre problématique planétaire. A vouloir toujours plus pour toujours plus de monde dans un territoire aux ressources limitées est insensé et nous condamne à nous quereller jusqu’au dernier franc, au dernier mètre carré, à la dernière carotte. Il nous faudrait avoir le courage de remettre en cause notre modèle de croissance infinie dans un monde fini.

Je voterai un budget qui me déplait comme il déplait certainement à notre ministre des finances tout en appelant le Conseil d’Etat et mes collègues députés (qui contrairement à moi siègent en commission), à travailler ensemble et tout au long de l’année, à la maîtrise des effets induits par leurs décisions dans tous les domaines et à leurs coûts. Un budget n’est rien d’autre qu’une autorisation de dépense, il n’empêche aucunement de faire preuve de responsabilité  et pas seulement pour obtenir des comptes équilibrés.

Un budget suspendu au vote des indépendants, Tribune de Genève du 12 décembre 2017

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