Des arbres pour le climat

Bravo à la Ville de Genève de vouloir planter des arbres pour enrayer le réchauffement climatique !

Agir pour la biodiversité et notamment les arbres est très clairement LA priorité pour contrer les canicules. Je m’interroge d’ailleurs sur le choix du canton de n’avoir planté que trois bosquets  à la plage des Eaux Vives alors même qu’il est interdit de planter le moindre parasol dans la vaste pelouse.

Je rêve de parcs-forêts comme on en trouve dans tant de villes du nord-est européen. Pourquoi ne pas en implanter ici, par exemple dans le périmètre du PAV (Praille Acacias Vernets) ? On aurait pu le faire non loin, dans le nouveau quartier de l’Adret, mais au final, c’est une école qui sera construite en lieu et place…

Je constate malheureusement que l’arbitrage entre construction et biodiversité est toujours en défaveur de cette dernière. Avant même de planter des nouveaux arbres, il s’agirait avant tout de préserver ceux qui existent. Il faut en effet une quarantaine d’années pour qu’un jeune arbre déploie tout son potentiel alors que ceux qui ont atteint cet âge-là, remplissent déjà totalement leur fonction de régulateurs climatiques. Pour atteindre l’efficacité du platane de la place du cirque, il faudrait planter 2000 jeunes arbres !

Or, depuis que la frénétique densification a frappé notre canton, des centaines d’arbres tombent sous le coup des tronçonneuses et ça n’est pas fini.  Est-ce qu’on en replante mille fois plus ?

Pour construire, il est hélas plus simple de faire table rase de l’existant plutôt que de tenir compte du patrimoine arboré et bâti. L’exemple de la future cité de la musique à la place des Nations est flagrant, le projet lauréat s’implante sur la parcelle des Feuillantines comme si elle était vide. La ville de Genève mais pas qu’elle, pourrait introduire dans le cahier des charges des concours la nécessité de prendre en compte l’existant. Mais évidemment, cela demande de la créativité et de l’humilité de la part des architectes et puis cela coûte aussi plus cher que d’élaborer un projet en partant d’une page blanche.

Quel prix sommes-nous prêts à mettre aujourd’hui et maintenant pour tenir compte de la biodiversité de manière contraignante ?

C’est à cause de cette incapacité totale d’intégrer la biodiversité dans les projets urbains que j’ai déposé un projet de loi intitulé « Pourcent naturel »[1] pour que, dans la zone à bâtir, 1% du prix de revient de tout nouvel immeuble soit consacré à des mesures en faveur de la biodiversité.

Il est temps d’unir nos forces et nos idées pour que la Nature en Ville ne reste pas qu’un slogan.

Articles

Exemples de construction tenant compte des arbres: https://www.trendir.com/homes-built-around-trees/

Mon projet de loi et articles précédents:

[1] PL 12476 (LiPN)

https://www.christinameissner.com/un-pourcent-naturel-pour-la-biodiversite/

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