Construire la ville en ville, oui. Au détriment des communes suburbaines, Non !

Dans le supplément Immobilier de la Tribune du 28 juin, Christophe Aumeunier, secrétaire général de la Chambre Genevoise Immobilière, se réjouit du vote unanime du Grand Conseil pour le projet Praille-Acacias-Vernets (PAV). Il en profite de suite pour ajouter une petite phrase assassine : « d’autres (ndlr entreprises industrielles), qui génèrent des immiscions (bruits, trépidations, odeurs ou trafics de marchandises importants) pourraient s’établir au Bois-de-Bay ou dans de nouvelles zones industrielles à créer à Bernex et à Colovray (zone des bisons). »

Même si, tout soudain, il ne mentionne plus les zones industrielles de Vernier pour délocaliser les entreprises qui font « tache » au PAV, par pure solidarité avec les autres communes visées, je m’insurge ! Au-delà du fait que nous ne sommes pas des poubelles, la zone de Bois de Bay n’est reliée à rien et celle de Colovray non plus. Quant à Bernex, déjà que les habitants ne veulent pas du service des autos,… Mais il est vrai que côté odeurs, ils sont déjà habitués.

Expédier les industries à la périphérie, ce serait refaire les erreurs urbanistiques du siècle passé et amplifier les mouvements pendulaires entre zones industrielles et zones résidentielles qui en découlent aujourd’hui.

Le vrai défi du PAV c’est  au contraire de parvenir

  • à réaliser la mixité logements et activités en intégrant les activités tertiaires et secondaires existantes
  • à superposer les usages dans un souci d’économie du sol
  • à réussir le pari de la verticalité plutôt que de se vautrer, une fois de plus, dans l’horizontalité dévoreuse de m2

Défi, oh combien difficile pour une Genève au ras des pâquerettes mais que le projet de loi du PAV permet parfaitement de réaliser, pour autant que l’on en ait la volonté.

En fait, si Mark Muller, faisait véritablement preuve de volontarisme au PAV, ce n’est pas 1 logement pour tout nouvel emploi qu’il construirait mais 2 logements. Là, on aurait vraiment une chance de résorber le déficit actuel et le PAV serait véritablement novateur et salvateur.

Ah le PAV on en parle, on en parle… Au siècle dernier, Maurice Braillard voulait lui aussi reconstruire la ville en ville, de même que Zebulon en 2008

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